Montréal doit attirer des centres de distribution, dit un spécialiste portuaire

Le grand Montréal s’inspire de la ville de Savannah, en Géorgie, et essaie de convaincre des entreprises d’y construire leurs centres de distribution pour tirer profit de la position géographique de la métropole et de sa capacité portuaire.

 Le groupe québécois Logistec, un spécialiste en manutention de conteneurs qui dessert une trentaine de ports nord-américains, dont Montréal et Halifax, affirme qu’en plus de créer de l’emploi, une telle stratégie d’importation permettrait d’accumuler des conteneurs vides pouvant être mis à la disposition des exportateurs.

 

 Le démarchage est en cours et certaines entreprises ont déjà exprimé un intérêt, notamment dans le secteur agroalimentaire. Un guichet unique a récemment été mis sur pied à l’intention des distributeurs qui pourraient être tentés par l’idée de construire un centre de distribution.

 « On a déjà repéré des terrains, la Ville de Montréal l’a fait dans la région de L’Assomption, mais d’autres terrains pourraient aussi être disponibles », a dit la présidente de Logistec, Madeleine Paquin, en marge d’une présentation au Cercle canadien de Montréal. « On va commencer par un, deux, trois [centres], et on va les accompagner. Il y a des projets en marche. »


 L’initiative, a-t-elle ajouté, comprend d’autres acteurs, comme la Chambre de commerce du Montréal métropolitain et la grappe logistique et de transport, CargoM.

 Invitée à dire s’il n’y avait pas quelque chose de contradictoire entre cette stratégie et l’incertitude qui règne, Mme Paquin a dit que le commerce international « n’est pas en recul ». « Oui, il y a un vent de protectionnisme qui est un peu préoccupant, avec l’idée que des emplois peuvent se perdre en fonction de l’endroit où les produits sont fabriqués. Nous ne sommes pas là pour dire aux importateurs qu’ils devraient fabriquer ici ou ailleurs. Le concept, c’est d’obtenir des conteneurs vides et de les utiliser pour les exportations. »


 Pôle important

 Dernier port d’envergure avant les Grands Lacs, celui de Montréal figure parmi les principaux pôles logistiques de l’économie canadienne, avec Vancouver et Halifax. En 2015, alors que les négociations de libre-échange avec l’Europe allaient bon train, le Port a effectué des travaux majeurs afin d’augmenter sa capacité totale de 26 %. La capacité est passée d’environ 1,6 million de conteneurs EVP (équivalent vingt pieds) à 2,1 millions.

 L’opérateur des terminaux Maisonneuve et Viau, au Port de Montréal, est Termont Montréal, dans laquelle Logistec est un des partenaires. Un des actionnaires de Logistec est la Caisse de dépôt et placement du Québec, qui possède environ 13 % des droits de vote. La famille fondatrice, à laquelle appartient Mme Paquin, détient un bloc de contrôle de 77 %.

 

  Les habitués de la Géorgie

 En guise de comparaison, la région de Savannah, dont le port est aujourd’hui le quatrième en importance aux États-Unis et un des 50 plus grands au monde, compte environ 250 centres de distribution construits par les sociétés Walmart, Target et IKEA. Alors que les importations sont notamment des produits vendus en magasins, les exportations reposent sur l’alimentation, les pâtes et papiers, l’argile, les produits de consommation, le bois d’oeuvre et le secteur automobile.

 Le Port de Montréal lorgne depuis quelques années déjà la stratégie de Savannah. À l’été de 2014, sa direction a envoyé une délégation afin d’étudier le mode de fonctionnement de son milieu industriel.

  « Comme ici, l’économie de la Géorgie était beaucoup basée sur les ressources, donc des exportations à faible valeur. Avec le commerce des conteneurs, il était important de maximiser les importations afin d’assurer la disponibilité des conteneurs à un prix raisonnable », a dit Mme Paquin.


Source : Le devoir

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