Ottawa va subventionner 75 % du salaire des employés des PME touchées par la pandémie

 

La mesure sera rétroactive au 15 mars et s'appliquera pour un maximum de trois mois. Mais les détails du plan, dont les critères d'admissibilité, sont toujours en cours d'élaboration. Ils devraient être connus lundi.

 

Ottawa va subventionner non plus 10 %, mais 75 % du salaire des employés des PME touchées par la pandémie de coronavirus, a annoncé vendredi le premier ministre Justin Trudeau.

 

Le gouvernement fédéral répond ainsi à l'appel des milieux d'affaires, qui demandaient l'adoption d'une telle approche afin de pouvoir garder leurs employés et être en meilleure position lorsque la crise du coronavirus sera terminée.

 

Ça veut dire que les employés continueront d'être payés même si l'entreprise pour laquelle ils travaillent a dû ralentir ou arrêter ses activités à cause de la COVID-19, a expliqué M. Trudeau.

 

Vous nous avez dit que vous en aviez besoin de plus. On vous a entendus.

Justin Trudeau, premier ministre du Canada

 

M. Trudeau a indiqué que cette mesure sera rétroactive au 15 mars, mais il a admis que les détails du plan, dont les critères d'admissibilité, sont toujours en cours d'élaboration. Plus de détails devraient être annoncés lundi, a-t-il dit.

 

Un communiqué subséquent du gouvernement a précisé que cette subvention pourra s'appliquer pour une période de trois mois.

 

On espère que ces nouvelles mesures encourageront les employeurs qui pensaient être forcés à congédier leurs employés à y repenser. Et si vous avez déjà fait des mises à pied, on espère que vous allez envisager de réengager vos employés grâce à cette subvention salariale.

 

Justin Trudeau, premier ministre du Canada

 

Le ministre fédéral des Finances, Bill Morneau, a pour sa part expliqué en après-midi que la subvention sera versée aux entreprises qui paient leurs employés complètement.

 

Pour les travailleurs qui perdront tout de même leur emploi ainsi que les travailleurs autonomes, la Prestation canadienne d'urgence (PCU), annoncée il y a deux jours, sera toujours disponible, a assuré le premier ministre Trudeau.

 

Cette prestation sera bel et bien imposable, a du coup réitéré le premier ministre, mettant un terme à une confusion engendrée par des informations contraires diffusées par certains médias.

 

La PCU est un remplacement de revenu comme l’assurance-emploi. Et comme l’assurance-emploi, ce sera taxable, a-t-il dit.

 

Mais nous n’allons pas retenir l’argent à la source, donc les gens vont recevoir l’argent nécessaire immédiatement et dans son entièreté. Parce qu’on a un système de taxation progressif, on va pouvoir s’assurer que les gens qui en ont le plus besoin en bénéficieront au maximum.

 

De l'aide pour les entreprises en manque de liquidités

 

Le Canada lance par ailleurs un nouveau Compte d'urgence pour les entreprises, en vertu duquel les banques pourront offrir des prêts garantis par le gouvernement aux entreprises dont la masse salariale est inférieure à 1 million de dollars et qui ont des problèmes de liquidités.

 

Ces prêts, qui pourront atteindre 40 000 $ par entreprise, seront versés sans intérêt la première année, et un quart de la valeur du prêt accordé pourrait s'avérer non remboursable, selon certaines conditions, a précisé M. Trudeau.

 

Il s'agit d'un plan de 25 G$ qui s'inscrit, comme les autres mesures annoncées vendredi, dans le cadre du plan d'intervention économique de 107 G$ déjà annoncé par le gouvernement fédéral.

 

Des sommes supplémentaires de 12,5 G$ seront aussi versées à la Banque de développement du Canada (BDC) et Exportation et développement Canada (EDC) pour répondre aux besoins de liquidités des PME.

 

Grâce à ce Programme de garantie et de prêts pour les PME, les entreprises pourront appliquer pour un prêt garanti lorsqu'elles se tournent vers une institution financière pour obtenir de l'aide pour atténuer les impacts de la COVID-19, a expliqué le premier ministre.

 

Concrètement, EDC pourra fournir des garanties aux banques pour qu'elles puissent accorder de nouveaux crédits d'exploitation et des prêts de trésorerie à terme pouvant atteindre 6,25 M$ aux PME. Les prêts seront garantis à 80 % par EDC et devront être remboursés en un an.

 

Les PME pourront aussi obtenir un soutien par l’intermédiaire d'un nouveau Programme de prêts conjoints, en vertu duquel la BDC et les banques leur accorderont conjointement des prêts à terme pour répondre à des besoins de flux de trésorerie d’exploitation. Ces crédits pourront atteindre 6,25 M$, et le risque sera partagé à 80 % entre la BDC et les banques.

 

Enfin, les entreprises et les travailleurs autonomes auront jusqu'en juin pour effectuer leurs paiements de TPS et de TVH et pour rembourser les droits de douane exigibles sur les importations.

 

Cette mesure constitue l'équivalent d'accorder 30 milliards de dollars de prêts sans intérêt aux entreprises, a fait valoir Justin Trudeau.

 

Le premier ministre a par ailleurs indiqué que d'autres mesures visant à venir en aide aux gens vulnérables, aux jeunes et aux personnes marginalisées seront annoncées dans les prochains jours.

 

Une bouée de sauvetage pour les petites entreprises

 

Dans un communiqué publié en début d'après-midi, la Chambre de commerce du Canada n'a pas tardé à se réjouir de l'annonce du premier ministre Trudeau.

 

C'est une bonne journée pour l'employeur le plus important du Canada – les petites entreprises. [...] Avec ces mesures, le gouvernement a offert une bouée de sauvetage à des centaines de milliers de petites entreprises et des millions d'employés, indique-t-elle.

 

Nous applaudissons la réactivité et la volonté du gouvernement à travailler avec le milieu des affaires. Nos membres disaient clairement que la subvention [salariale] de 10 % annoncée précédemment était insuffisante.

 

Le président de la Fédération canadienne des municipalités (FCM), Bill Karsten, a abondé dans le même sens en remerciant le gouvernement Trudeau pour cette intervention.

 

Les entreprises locales et les gens qu'elles emploient sont la pierre angulaire des villes et des communautés canadiennes. Il s'agit d'une mesure audacieuse et d'une bouée de sauvetage nécessaire pour nos résidents et nos économies, a-t-il écrit dans un courriel transmis à Radio-Canada.

 

Source : Radio - Canada

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