Weil répugne à abaisser l’exigence du français pour satisfaire le patronat

La ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, Kathleen Weil, a voulu, mardi, prendre ses distances du patronat, qui voit dans la réforme de la Loi sur l’immigration une chance de réduire les exigences linguistiques pour les immigrants dont les qualifications sont recherchées.

 

« Je n’ai jamais confirmé cette orientation, bien au contraire », a lancé Kathleen Weil à la présidente de la CSQ, Louise Chabot, qui prenait part aux consultations en commission parlementaire sur le projet 77 qui propose une refonte de la Loi sur l’immigration.

 

« Je n’ai jamais évoqué que je partageais l’opinion de ceux qui disent qu’on viendrait réduire les critères de sélection, d’une part, pour ensuite augmenter le niveau de francisation en milieu de travail », a indiqué la ministre. Elle doit déposer sous peu une nouvelle politique d’immigration qui devrait révéler les véritables intentions du gouvernement Couillard en la matière.

 

La semaine dernière, Michel Leblanc, de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, ainsi qu’Éric Tétrault, des Manufacturiers et exportateurs du Québec, sont venus réclamer au gouvernement qu’il permette aux employeurs d’embaucher des travailleurs immigrants qui ne parlent pas français pour combler des postes spécialisés qui font l’objet de pénuries, quitte à ce qu’ils apprennent le français sur les lieux de travail.

 

La ministre a soutenu au Devoir qu’il était possible de recruter des candidats à l’immigration qui connaissent le français tout en répondant aux besoins précis du marché du travail. « On est capable de faire les deux », a-t-elle dit.

 

Louise Chabot s’est inquiétée de « l’obsession » de l’adéquation entre la formation des immigrants et le marché du travail. Selon la chef syndicale, la politique d’immigration ne peut pas seulement être axée sur les besoins ponctuels des entreprises en main-d’oeuvre. « Par les témoignages qu’on entend du patronat, jusqu’à maintenant, le français semble être un “nice to have” et non pas une condition importante dans l’ensemble des critères », a-t-elle dit aux journalistes.

 

La présidente de la CSQ a insisté sur l’importance de sélectionner en priorité des immigrants qui connaissent le français et d’assurer la francisation des autres. « Ça ne va pas bien la francisation », a-t-elle lancé.

 

Tout en reconnaissant qu’il y a « des baisses dans les cours de francisation », Kathleen Weil a signalé que les immigrants qui ne parlent pas le français et qui ne suivent pas de cours de français sont parmi ceux qui quittent le Québec après quelques années. Le taux de rétention des immigrants québécois est de 80 %, a-t-elle dit. « Pour augmenter le taux de rétention, il incombe qu’on sélectionne des gens qui parlent le français, sinon on les perd », a fait observer la ministre.

 

Dans son mémoire, la CSQ a rappelé que le pourcentage d’immigrants qui ont déclaré connaître le français était passé de 64,1 % en 2009 à 57,4 % en 2013. Kathleen Weil a révélé que ce pourcentage avait connu une hausse en 2014, à 58,6 %, et que récemment la France était passée au premier rang des pays pour la provenance des immigrants au Québec.

 

Selon la ministre, il n’y a aucun déclin dans la sélection de candidats qui parlent français. Ainsi, 90 % des requérants principaux pour l’immigration dite économique et choisie par Québec parlent français. En 2012, 85 % des immigrants au Québec étaient soit des francophones, soit des enfants scolarisés en français ou soit des personnes qui suivent un cours de français, a énuméré Kathleen Weil.

 

Source : ledevoir.com

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