Elections fédérales au Canada : Trudeau et les libéraux restent au pouvoir et minoritaires

 

Justin Trudeau reste dans le fauteuil du premier ministre du Canada. Le Parti libéral du Canada obtient un troisième mandat consécutif pour former le gouvernement à Ottawa, mais pas la majorité qu'il souhaitait.

 

Le 23e premier ministre du Canada poursuit avec un troisième mandat, lui qui est au pouvoir depuis 2015. Mais son gouvernement sera encore minoritaire, comme le précédent obtenu pas plus tard qu’en octobre 2019.

 

En fait, les partis rentreront à la Chambre des communes avec des effectifs très similaires à ce qu'ils étaient le 15 août lors du déclenchement de l'élection par M. Trudeau. Son parti pourrait occuper le même nombre exact de sièges qu'en 2019, soit 157, ou tout près.

 

«Je vous ai entendus! Ça ne vous tente plus de parler de politique et d'élections. Vous voulez qu'on se concentre sur le travail à faire pour vous», a reconnu M. Trudeau, dans son discours de victoire livré vers 1h20, dans la nuit de lundi à mardi, dans la grande salle de l'hôtel Reine Elizabeth de Montréal.

 

«Les Canadiens nous ont donné un mandat clair pour qu’on en finisse avec cette pandémie une bonne fois pour toute et pour bâtir votre avenir. On vous entend», a-t-il dit dans son intervention de neuf minutes devant militants, élus libéraux, proches et membres de sa famille. Dont sa mère, Margaret, sa femme, Sophie Grégoire, et les deux plus vieux de leurs trois enfants, Xavier et Ella-Grace. Hadrien, le petit dernier, était couché.

 

«On vous entend quand vous dites que vous voulez plus de places en garderie, un système de santé solide, du logement abordable, de bons emplois forts, etc. [...] Je suis prêt à poursuivre le travail. Notre équipe est prête.»

 

Comme en 2019, les libéraux obtiennent plus de sièges, tandis que les conservateurs obtiennent plus de votes.

 

Québécois né en Ontario, M. Trudeau est âgé de 49 ans. Fils de l’ancien premier ministre canadien Pierre Elliott Trudeau, il est député à la Chambre des communes depuis 2008 pour la circonscription montréalaise de Papineau.

 

Il s'agit d'un deuxième gouvernement minoritaire de suite après celui obtenu en 2019. M. Trudeau a raté la cible de 170 députés ou plus nécessaires pour détenir une majorité parmi les 338 que le parlement d’Ottawa réunit.

 

14e gouvernement minoritaire


C'est le 14e gouvernement minoritaire au fédéral en 154 ans d’histoire du Canada. Un cinquième au cours des 17 dernières années, après Paul Martin (2004), deux fois Stephen Harper (2006, 2008) et les deux plus récents de M. Trudeau (2019, 2021).

 

Trudeau fils devient de plus le cinquième premier ministre de l’histoire du Canada à obtenir deux mandats minoritaires. Les autres sont William Lyon Mackenzie King (1921, 1925), John Diefenbaker (1957, 1962), Lester B. Pearson (1963, 1965) et M. Harper (2006, 2008).

 

Cette campagne électorale a duré 36 jours et a coûté autour de 600 millions $ en deniers publics.

 

Sept semaines au cours desquelles les libéraux menés par M. Trudeau n’auront pas assez gagné de points pour avoir les coudées plus franches pour mener les Canadiens à travers la suite de pandémie de COVID-19, après un mandat minoritaire de moins de deux ans.

 

S'ils ne remportent pas leur pari de récupérer la majorité perdue en 2019, les libéraux de M. Trudeau auront au minimum conservé leur mise d’être au pouvoir.

 

À la dissolution de la chambre, mi-août, le Parti libéral avait 155 députés contre 157 lors de l'élection de 2019 ; le Parti conservateur 119 contre 121 en 2019 ; le Bloc québécois était à 32 ; le Nouveau Parti démocratique à 24 ; le Parti vert deux contre trois en 2019. Cinq élus fédéraux siégeaient comme indépendants pour conclure la 43e législature et un siège restait vacant.

 

La composition du parlement fédéral risque d'être très similaire lors de la reprise des travaux à Ottawa.

 

«On a envie de se dire : tout ça pour ça!» a résumé le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, lors de son discours aux militants bloquistes réalisé en fin de soirée, à Montréal. «Pas de gagnant, pas de perdant. Mais certainement un jugement sévère des gens.»

 

Justin Trudeau devient le cinquième premier ministre de l’histoire du Canada à obtenir deux mandats minoritaires.

AFP, Andrej Ivanov

 

O'Toole reste «déterminé»


À sa première campagne électorale à la tête du Parti conservateur du Canada, qu'il dirige depuis 13 mois, Erin O'Toole n'a pas réussi à ramener le balancier politique canadien dans le camp conservateur. 

 

«La pandémie a creusé les différences et cette élection n'a fait qu'empirer les choses. Mais je suis ici devant vous encore plus déterminé envers ce merveilleux pays», a déclaré M. O'Toole, vers minuit et demi, lorsqu'il s'est adressé à ses partisans à Oshawa, en Ontario.

 

Il disait avoir déjà discuté plus tôt dans la soirée avec son adversaire et premier ministre, M. Trudeau.

 

Cette défaite survient malgré un appui tacite, entre autres, du premier ministre du Québec, François Legault, qui avait reconnu souhaiter l'élection d'un gouvernement conservateur minoritaire.

 

«Honnêtement, j'ai été surpris, déçu», a reconnu le lieutenant québécois du Parti libéral du Canada, Pablo Rodriguez, lundi soir en entrevue télé, à propos de la sortie de M. Legault en faveur des conservateurs.

 

«Parce qu'on a livré plus que tout autre gouvernement à travers l'histoire. [...] On a livré et on va continuer. Nous sommes élus par les Québécois et M. Legault aussi. Si j'ai été surpris? Oui. Déçu? Oui. Maintenant, on regarde en avant. On n'est pas obligés de s'entendre sur tout et on va continuer de collaborer comme on l'a fait dans le passé.»

 

Deux ministres défaites


Les chefs des quatre principaux partis sont réélus dans leur circonscription respective : MM. Trudeau (Papineau), O'Toole (Durham), Blanchet (Belœil-Chambly), du Bloc québécois, et Jagmeet Singh (Burnaby-Sud), du NPD. Annamie Paul (Toronto-Centre), cheffe des verts, et Maxime Bernier (Beauce), chef du Parti populaire du Canada, ont été défaits.

 

Des 35 ministres du gouvernement Trudeau, deux se sont faites montrer la porte par les électeurs : la ministre du Développement économique rural Maryam Monsef, dans Peterborough–Kawartha en Ontario, et la ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne Bernadette Jordan, dans South Shore–St. Margarets en Nouvelle-Écosse. Peterborough–Kawartha était pourtant reconnu comme une circonscription baromètre, mais aura cette fois fait mentir sa réputation.

 

Sur une population totale de 38 millions de Canadiens, 27 millions étaient inscrits au registre d'Élections Canada et pouvaient donc voter. Quelque 700 000 votes reçus par la poste seront dépouillés à partir de mardi midi, bulletins qui pourraient encore faire pencher la balance dans quelques luttes très chaudes.

 

Source : Le Soleil Numérique / Surtitre proposé par Accès canada

 

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